Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) : définition, conditions et démarches

L’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) est une prestation mensuelle destinée aux personnes invalides de moins de 62 ans, disposant de faibles ressources. Cette aide financière vise à compléter les revenus des bénéficiaires d’une pension d’invalidité ou d’une rente d’accident du travail. Pour y être éligible, il faut remplir des conditions d’âge, d’invalidité, de résidence en France et de ressources. Le montant de l’ASI varie selon la situation familiale et les revenus du demandeur, avec un plafond maximal de 860,25 euros par mois pour une personne seule en 2023. La demande s’effectue auprès de l’organisme versant la pension d’invalidité, en général la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ou la Mutualité sociale agricole (MSA). L’allocation ASI peut être cumulée avec certaines aides, mais elle est récupérable sur succession sous certaines conditions.

Présentation de l’allocation supplémentaire d’invalidité

Définition et objectif de l’ASI

L’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) est une prestation sociale conçue pour soutenir financièrement les personnes en situation d’INVALIDITÉ. Elle s’adresse spécifiquement aux individus âgés de moins de 62 ans qui perçoivent déjà une pension d’invalidité, une pension de réversion, ou une rente d’accident du travail, mais dont les ressources demeurent insuffisantes. L’objectif principal de l’ASI est de garantir un niveau de vie minimal aux personnes invalides qui ne peuvent pas ou plus exercer une activité professionnelle rémunérée. Cette allocation joue un rôle essentiel dans la lutte contre la précarité des personnes en situation de handicap ou d’invalidité, en complétant leurs revenus jusqu’à un seuil défini par la législation.

Différence entre l’ASI et l’ASPA

Bien que l’ASI et l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) partagent l’objectif commun d’assurer un revenu minimum, elles se distinguent par plusieurs aspects clés. La principale différence réside dans la population ciblée : l’ASI s’adresse aux personnes invalides de moins de 62 ans, tandis que l’ASPA est destinée aux personnes âgées de 65 ans ou plus (ou 62 ans en cas d’inaptitude au travail). L’ASI est spécifiquement liée à une situation d’invalidité reconnue, alors que l’ASPA est accordée sur le seul critère de l’âge et des ressources. Les montants et les modalités de calcul diffèrent aussi entre ces deux allocations. L’ASI est en général gérée par les organismes d’assurance maladie, tandis que l’ASPA relève de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) ou des caisses de retraite.

Conditions d’éligibilité à l’ASI

Critères d’invalidité et d’âge

Pour bénéficier de l’allocation supplémentaire d’invalidité, le demandeur doit répondre à des critères précis d’invalidité et d’âge. L’invalidité doit être reconnue par un organisme de sécurité sociale, se traduisant par une réduction d’au moins deux tiers de la capacité de travail ou de gain. Cette reconnaissance se manifeste en général par l’attribution d’une pension d’invalidité, d’une pension de réversion d’invalidité, ou d’une rente d’accident du travail d’au moins 66,66%. Concernant l’âge, le bénéficiaire doit avoir moins de 62 ans, l’âge légal de départ à la retraite. Au-delà de cet âge, les personnes en situation d’invalidité basculent vers le système de retraite et peuvent éventuellement prétendre à l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA).

Conditions de résidence et de nationalité

L’accès à l’ASI est soumis à des conditions de résidence et de nationalité. Le demandeur doit résider de façon stable et régulière sur le territoire français, ce qui implique une présence effective en France pendant au moins 6 mois (ou 180 jours) par an. Cette condition s’applique aussi aux départements d’outre-mer. Concernant la nationalité, l’allocation supplémentaire d’invalidité est accessible aux ressortissants français, mais aussi aux étrangers sous certaines conditions. Les ressortissants de l’Espace Économique Européen (EEE) et de la Suisse doivent être en situation régulière et avoir un droit de séjour. Pour les ressortissants d’autres pays, ils doivent détenir un titre de séjour valide autorisant à travailler en France depuis au moins 10 ans, ou avoir le statut de réfugié, d’apatride, ou bénéficier de la protection subsidiaire.

Plafond de ressources

L’attribution de l’ASI est soumise à un plafond de ressources, qui varie selon la situation familiale du demandeur. Pour une personne seule, le plafond annuel est fixé à 10 323,02 euros en 2023, soit 860,25 euros par mois. Pour un couple (marié, pacsé ou en concubinage), ce plafond s’élève à 18 095,96 euros par an, soit 1 507,99 euros mensuels. Ces montants sont réévalués chaque année. Pour déterminer l’éligibilité, on prend en compte l’ensemble des ressources du foyer : revenus professionnels, pensions, allocations, revenus mobiliers et immobiliers. Certains revenus sont partiellement ou totalement exclus du calcul, comme l’allocation logement ou les prestations familiales. Si les ressources du demandeur dépassent ce plafond, l’allocation supplémentaire d’invalidité ne peut être accordée.

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Montant et versement de l’ASI

Calcul du montant pour une personne seule

Le montant de l’allocation supplémentaire d’invalidité pour une personne seule est calculé en fonction de ses ressources. En 2023, le montant maximal de l’ASI pour une personne seule est de 860,25 euros par mois. Ce montant correspond à la différence entre le plafond de ressources (860,25 euros) et les revenus mensuels du bénéficiaire. Par exemple, si une personne perçoit une pension d’invalidité de 500 euros par mois, le montant de son ASI sera de 360,25 euros (860,25 – 500). Si les ressources du demandeur dépassent le plafond, aucune allocation ne sera versée. Il est à noter que le montant de l’allocation ASI est réévalué chaque année pour tenir compte de l’évolution du coût de la vie.

Calcul du montant pour un couple

Pour un couple (marié, pacsé ou en concubinage), le calcul de l’allocation supplémentaire d’invalidité prend en compte les ressources des deux conjoints. Le plafond mensuel pour un couple en 2023 est fixé à 1 507,99 euros. Le montant de l’ASI versé correspond à la différence entre ce plafond et l’ensemble des ressources du couple. Par exemple, si un couple a des revenus mensuels combinés de 1 000 euros, le montant de l’ASI sera de 507,99 euros (1 507,99 – 1 000). Dans le cas où seul l’un des membres du couple est éligible à l’ASI, le calcul se fait sur la base du plafond couple, mais l’allocation est versée uniquement au bénéficiaire éligible. Cette méthode de calcul vise à garantir un niveau de vie minimal tout en prenant en compte la situation familiale.

Modalités de versement et de déclaration des ressources

L’allocation supplémentaire d’invalidité est versée mensuellement par l’organisme qui gère la pension d’invalidité du bénéficiaire, en général la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) ou la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Le versement est effectué en même temps que la pension d’invalidité, sur le même compte bancaire. Les bénéficiaires de l’ASI sont tenus de déclarer leurs ressources annuellement. Cette déclaration est essentielle pour réévaluer le droit à l’allocation et ajuster son montant si nécessaire. Tout changement de situation (professionnelle, familiale, financière) doit être signalé rapidement à l’organisme payeur, car il peut avoir un impact sur le droit à l’ASI ou sur son montant. En cas de non-déclaration ou de fausse déclaration, le bénéficiaire s’expose à des sanctions, pouvant aller jusqu’à la suspension du versement de l’allocation et le remboursement des sommes indûment perçues.

Démarches et gestion de l’ASI

Procédure de demande et organismes compétents

La demande d’allocation supplémentaire d’invalidité s’effectue auprès de l’organisme qui verse la pension d’invalidité du demandeur. Pour la majorité des bénéficiaires, il s’agit de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM). Les personnes relevant du régime agricole doivent s’adresser à la Mutualité Sociale Agricole (MSA). La procédure débute par le remplissage d’un formulaire spécifique, disponible auprès de ces organismes ou téléchargeable sur leurs sites internet. Ce formulaire doit être accompagné de pièces justificatives, telles que les relevés bancaires, les avis d’imposition, et les justificatifs de résidence. Une fois le dossier complet déposé, l’organisme compétent examine la demande et notifie sa décision au demandeur. En cas d’accord, l’ASI est versée à partir du premier jour du mois suivant la date de réception de la demande complète.

Cumul avec d’autres aides et prestations

L’allocation supplémentaire d’invalidité peut être cumulée avec certaines aides et prestations, mais pas avec toutes. Elle est cumulable avec l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH), mais dans ce cas, l’ASI est versée en priorité et l’AAH vient en complément si son montant théorique est supérieur. L’ASI peut aussi être cumulée avec les allocations logement, les prestations familiales, et la Prime d’activité pour ceux qui exercent une activité professionnelle réduite. En revanche, elle n’est pas cumulable avec l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA), ni avec le Revenu de Solidarité Active (RSA). Il est bon de noter que certaines de ces prestations peuvent être prises en compte dans le calcul des ressources pour déterminer le droit à l’ASI et son montant.

Fin de droit et récupération sur succession

Le droit à l’allocation supplémentaire d’invalidité prend fin dans plusieurs situations. La principale est l’atteinte de l’âge légal de départ à la retraite (62 ans), à partir duquel le bénéficiaire peut basculer vers le système de retraite et éventuellement prétendre à l’ASPA. Le droit cesse aussi si le bénéficiaire ne remplit plus les conditions d’attribution, notamment en cas d’amélioration de sa situation financière ou de son état de santé. Concernant la récupération sur succession, l’ASI peut être partiellement récupérée après le décès du bénéficiaire, si l’actif net de la succession dépasse 39 000 euros. La récupération s’effectue sur la partie de la succession dépassant ce seuil, dans la limite des sommes versées au titre de l’ASI. Cette règle vise à équilibrer la solidarité nationale et la transmission patrimoniale. Il est à noter que certains héritiers, comme le conjoint survivant ou les enfants handicapés, sont protégés de cette récupération.

L’ASI : un soutien essentiel pour les personnes invalides

L’allocation supplémentaire d’invalidité joue un rôle crucial dans le système de protection sociale français. Elle offre un filet de sécurité financière aux personnes en situation d’invalidité qui ne peuvent pas subvenir pleinement à leurs besoins. Bien que soumise à des conditions strictes et à un plafond de ressources, l’ASI contribue à améliorer la qualité de vie de ses bénéficiaires. Il est essentiel pour les personnes potentiellement éligibles de se renseigner auprès des organismes compétents et d’effectuer les démarches nécessaires pour bénéficier de ce soutien. La complexité des règles entourant l’ASI souligne l’importance d’une information claire et accessible pour tous ceux qui pourraient en avoir besoin.

Foire aux questions

L’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) est une prestation mensuelle accordée aux personnes invalides disposant de faibles ressources. Elle vient compléter les revenus du bénéficiaire pour atteindre un montant minimal. Cette aide est destinée aux personnes n’ayant pas encore atteint l’âge légal de départ à la retraite et ne pouvant pas prétendre à l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA).

Pour être éligible à l’ASI, vous devez remplir plusieurs critères :

  1. Être atteint d’une invalidité générale réduisant votre capacité de travail d’au moins 2/3
  2. Percevoir une pension d’invalidité, une pension de réversion ou une pension d’invalidité de veuf ou de veuve
  3. Avoir des ressources inférieures à un certain plafond (fixé annuellement)
  4. Résider en France de manière stable et régulière
  5. Être âgé de moins de 62 ans (âge légal de départ à la retraite)

Le montant de l’ASI est calculé en fonction de vos ressources et de votre situation familiale. Il vient compléter vos revenus jusqu’à un plafond défini. Ce plafond et le montant maximal de l’ASI sont révisés chaque année. Pour connaître le montant exact auquel vous pouvez prétendre, il est recommandé de contacter votre caisse d’assurance maladie ou de réaliser une simulation en ligne sur le site officiel de l’Assurance Maladie.

Pour demander l’ASI, vous devez suivre ces étapes :

  1. Téléchargez le formulaire de demande sur le site de l’Assurance Maladie ou retirez-le auprès de votre caisse d’assurance maladie
  2. Remplissez avec soin le formulaire en joignant tous les justificatifs demandés
  3. Envoyez ou déposez votre dossier complet à votre caisse d’assurance maladie

Votre demande sera ensuite étudiée et vous recevrez une réponse par courrier. En cas d’accord, le versement de l’ASI débutera le premier jour du mois suivant la date de réception de votre demande complète.

L’ASI peut être cumulée avec certaines aides, mais pas toutes. Elle est notamment cumulable avec l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) dans certaines conditions. Cependant, elle n’est pas cumulable avec l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) ou le Revenu de Solidarité Active (RSA). Il est primordial de noter que le montant de l’ASI est pris en compte dans le calcul des ressources pour l’attribution d’autres prestations sociales. Pour obtenir des informations précises sur votre situation personnelle, il est recommandé de contacter votre caisse d’assurance maladie ou un assistant social.

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