Envie folle de chocolat avant les règles : et si c’était le syndrome prémenstruel ?

Cette irrésistible envie de chocolat qui vous submerge chaque mois à la même période n’est pas un hasard : elle révèle probablement un syndrome prémenstruel que votre corps exprime à sa manière.

Voici ce qu’il faut retenir : ces fringales de chocolat s’expliquent par la chute de sérotonine et de magnésium durant la phase lutéale de votre cycle, environ 10 à 15 jours avant vos règles. Le SPM touche entre 20 et 40% des femmes en âge de procréer selon l’Inserm, et se manifeste par une constellation de symptômes physiques (fatigue, douleurs mammaires, ballonnements) et émotionnels (irritabilité, anxiété, troubles de l’humeur). Pour 5% des femmes, ces manifestations deviennent si intenses qu’elles évoquent le trouble dysphorique prémenstruel, une forme sévère nécessitant un accompagnement médical. Bonne nouvelle : des solutions existent, qu’elles soient naturelles (ajustements alimentaires, activité physique, gestion du stress) ou médicales (analgésiques, thérapies cognitivo-comportementales, parfois contraception hormonale).

Mais pourquoi le chocolat précisément ? Et comment distinguer une simple envie passagère d’un véritable signal envoyé par votre organisme ? Décryptons ensemble les mécanismes biologiques qui transforment cette période du mois en véritable montagnes russes hormonales, et surtout, découvrons les stratégies concrètes pour retrouver votre équilibre.

Pourquoi cette envie irrésistible de chocolat annonce vos règles

Votre corps ne vous joue pas des tours : cette attirance magnétique pour le chocolat traduit un véritable besoin physiologique lié aux bouleversements hormonaux de votre cycle menstruel.

Le lien entre hormones et fringales sucrées (sérotonine, magnésium, progestérone)

La chute de progestérone durant la phase lutéale déclenche une réaction en chaîne dans votre organisme : votre taux de sérotonine, ce neurotransmetteur du bien-être, diminue tandis que le cortisol, l’hormone du stress, augmente. Résultat ? Votre cerveau réclame du sucre pour tenter de rétablir l’équilibre, et le chocolat répond PARFAITEMENT à cette demande puisqu’il combine sucre rapide et magnésium, un minéral dont les réserves s’épuisent justement avant les règles et qui participe à la régulation de l’humeur.

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title: Cascade hormonale du SPM et envie de chocolat
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flowchart TD
    A["Chute de progestérone
    (Phase lutéale)"] --> B["Baisse de sérotonine
    (Neurotransmetteur du bien-être)"]
    B --> C["Augmentation du cortisol
    (Hormone du stress)"]
    C --> D["Envie de sucre et chocolat
    (Compensation neurologique)"]
    D --> E["Apport en magnésium
    (Contenu dans le chocolat)"]
    E --> F["Apaisement temporaire
    (Régulation de l'humeur)"]

    classDef hormonal fill:#ffe6f0,stroke:#c2185b,color:black,stroke-width:2px;
    classDef neurologique fill:#e1f5fe,stroke:#0277bd,color:black,stroke-width:2px;
    classDef comportemental fill:#f3e5f5,stroke:#6a1b9a,color:black,stroke-width:2px;
    
    class A,C hormonal;
    class B,E,F neurologique;
    class D comportemental;

Voici ce qui se passe concrètement :

Chocolat et autres envies alimentaires typiques du SPM

Le chocolat n’est que la star d’un casting beaucoup plus large d’envies alimentaires prémenstruelles. Chaque fringale correspond à un besoin précis de votre organisme qui tente de compenser les déséquilibres hormonaux et nutritionnels de cette période. Votre corps parle, et ces envies sont son langage pour exprimer ses carences temporaires.

  • Aliments sucrés (pâtisseries, bonbons, sodas) : compensation de la baisse de sérotonine par des glucides rapides qui stimulent temporairement ce neurotransmetteur et procurent une sensation immédiate de réconfort
  • Aliments salés (chips, charcuterie, fromages) : réponse à la rétention d’eau causée par les fluctuations hormonales, le corps recherchant du sodium pour maintenir son équilibre hydrique perturbé
  • Aliments gras (pizza, frites, plats en sauce) : besoin accru en acides gras pour soutenir la production hormonale et compenser l’inflammation légère qui accompagne souvent le SPM
  • Glucides complexes (pain, pâtes, riz) : recherche d’énergie durable face à la fatigue prémenstruelle, ces aliments stabilisant la glycémie plus longtemps que les sucres simples
  • Viande rouge : appel instinctif en fer et en protéines que le corps anticipe avant les pertes sanguines menstruelles à venir
  • Produits laitiers (glaces, yaourts crémeux) : besoin de calcium et de tryptophane, précurseur de la sérotonine, ces aliments offrant également une texture réconfortante recherchée en période de vulnérabilité émotionnelle

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Reconnaître et gérer votre syndrome prémenstruel au quotidien

Identifier précisément vos symptômes constitue la première étape vers un soulagement durable, car le SPM se manifeste différemment d’une femme à l’autre selon son terrain hormonal et son mode de vie.

Les symptômes physiques et émotionnels qui ne trompent pas

Les manifestations du syndrome prémenstruel se déploient en général entre 10 et 15 jours avant les règles, atteignant leur pic dans les 48 heures précédant les menstruations. Sur le plan physique, les ballonnements abdominaux concernent environ 70% des femmes touchées par le SPM, accompagnés de cette sensation désagréable de ventre gonflé qui rend les vêtements inconfortables. Les seins sensibles et douloureux au toucher, appelés mastodynie, affectent près de 60% des femmes, tandis que la fatigue s’installe insidieusement chez 80% d’entre elles, créant cette impression d’épuisement même après une nuit complète de sommeil. Les maux de tête et migraines frappent environ 50% des femmes durant cette période, souvent aggravés par les tensions musculaires au niveau des cervicales et du dos.

Et ce n’est pas tout :

La dimension émotionnelle du SPM bouleverse tout autant le quotidien. L’irritabilité surgit chez 70% des femmes concernées, transformant des contrariétés mineures en sources de frustration disproportionnées 😤. L’anxiété s’empare de 50% d’entre elles, générant cette inquiétude diffuse sans objet précis, tandis que la tristesse ou les épisodes de pleurs touchent 40% des femmes, créant une vulnérabilité émotionnelle inhabituelle. Sur le plan comportemental, les troubles du sommeil perturbent 60% des cycles prémenstruels, alternant insomnies et hypersomnies, pendant que les difficultés de concentration et les troubles de la mémoire affectent 50% des femmes, rendant complexes les tâches intellectuelles habituellement maîtrisées. Cette intensité symptomatique suit une courbe progressive : légère à modérée vers J-14, elle s’amplifie graduellement pour culminer entre J-3 et J-1, puis disparaît rapidement dès l’arrivée des règles, signature temporelle caractéristique du syndrome prémenstruel.

Mais comment y faire face concrètement ?

Solutions naturelles et médicales pour apaiser le SPM

Les approches pour atténuer le SPM s’échelonnent des ajustements quotidiens simples aux interventions médicales ciblées, selon l’intensité de vos symptômes. L’Inserm et le Manuel MSD s’accordent sur l’efficacité d’une stratégie progressive, débutant par des modifications du mode de vie avant d’envisager des traitements pharmacologiques si nécessaire.

SolutionExemples concretsNiveau d’efficacitéQuand consulter
NutritionRéduction du sel, du sucre raffiné et de la caféine ; augmentation des aliments riches en magnésium (légumes verts, noix, légumineuses), en calcium (produits laitiers, sardines) et en vitamine B6 (bananes, poissons gras)Modérée à bonne pour les symptômes légers à modérésSi aucune amélioration après 2-3 cycles malgré les ajustements alimentaires
Activité physique30 minutes d’exercice modéré 5 fois par semaine (marche rapide, natation, yoga, vélo) ; privilégier les activités douces en phase prémenstruelleBonne pour réduire la fatigue, l’anxiété et améliorer l’humeur généraleSi les symptômes empêchent toute activité physique régulière
Plantes et complémentsGattilier (régulation hormonale), magnésium (300-400 mg/jour), vitamine B6, huile d’onagre pour la mastodynie ; tisanes apaisantes (camomille, mélisse)Variable selon les personnes ; efficacité modérée démontrée pour le gattilier et le magnésiumAvant toute supplémentation prolongée, pour vérifier l’absence de contre-indications
Traitements médicauxParacétamol ou anti-inflammatoires non stéroïdiens pour les douleurs ; contraception hormonale pour réguler le cycle ; ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) pour les formes sévères ; diurétiques légers pour la rétention d’eauBonne à excellente selon le traitement et la sévérité des symptômesConsultation obligatoire si les symptômes perturbent de façon significative la vie sociale, professionnelle ou familiale, ou en cas de suspicion de trouble dysphorique prémenstruel (5% des cas, forme sévère proche de la dépression majeure nécessitant un suivi gynécologique ou psychiatrique)

Les thérapies cognitivo-comportementales montrent également leur efficacité pour gérer les dimensions émotionnelles du SPM, particulièrement lorsque l’anxiété et l’irritabilité dominent le tableau clinique. La méditation de pleine conscience et les techniques de relaxation peuvent compléter utilement ces approches, créant une boîte à outils personnalisée adaptée à votre profil symptomatique. L’essentiel reste d’observer vos cycles sur deux ou trois mois, de noter l’intensité et la récurrence de vos symptômes, puis d’en discuter avec votre médecin ou gynécologue pour élaborer une stratégie sur mesure : le syndrome prémenstruel n’est pas une fatalité, et des solutions existent pour retrouver votre confort de vie durant cette phase délicate de votre cycle menstruel.

Foire aux questions

Le syndrome prémenstruel survient avant les règles (10 à 15 jours) et regroupe des symptômes physiques et émotionnels qui disparaissent dès l’arrivée des menstruations. La dysménorrhée, elle, désigne les douleurs ressenties pendant les règles, causées par les contractions utérines lors de l’écoulement sanguin.

Un SPM classique perturbe modérément votre quotidien sans l’empêcher totalement. Si vos symptômes vous empêchent d’aller travailler, perturbent gravement vos relations sociales ou évoquent une dépression majeure, vous souffrez peut-être d’un trouble dysphorique prémenstruel qui nécessite une consultation médicale urgente.

Les ajustements alimentaires et l’activité physique montrent en général leurs premiers effets après 2 à 3 cycles menstruels complets. Les compléments comme le magnésium ou le gattilier requièrent également cette période d’adaptation pour que votre organisme régule peu à peu ses déséquilibres hormonaux.

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