Bridge ou implant dentaire : guide pour choisir la bonne solution

Vous hésitez entre un bridge dentaire ou implant pour remplacer une ou plusieurs dents manquantes ? La réponse dépend de votre situation dentaire, de votre budget et de vos priorités à long terme.

Voici l’essentiel à retenir : l’implant dentaire préserve vos dents adjacentes et l’os de votre mâchoire, avec une durée de vie pouvant dépasser 20 ans, mais nécessite un investissement initial plus élevé (1500 à 2500 € par dent). Le bridge dentaire offre une solution plus rapide et économique (800 à 1500 € pour trois éléments), sans chirurgie, mais impose de tailler les dents voisines et présente une longévité limitée à 10-15 ans en moyenne.

Le choix se complexifie lorsqu’on intègre des paramètres comme l’état de vos dents adjacentes, la qualité de votre volume osseux, votre âge ou encore les remboursements de votre mutuelle. Un jeune adulte avec des dents saines privilégiera souvent l’implant pour éviter de sacrifier des dents intactes, tandis qu’une personne avec plusieurs dents manquantes consécutives pourra opter pour un bridge sur implant dentaire, combinant les avantages des deux techniques. Les tableaux comparatifs, cas pratiques et l’arbre décisionnel qui suivent vous permettront d’identifier précisément quelle solution correspond à votre profil.

Bridge et implant dentaire : comprendre les deux solutions

Avant de trancher entre ces deux options, il faut saisir leurs différences fondamentales de conception et de fonctionnement.

Qu’est-ce qu’un bridge dentaire et comment fonctionne-t-il ?

Le bridge dentaire est une prothèse fixe qui crée littéralement un « pont » entre deux dents piliers pour remplacer une ou plusieurs dents manquantes. Concrètement, votre dentiste taille les deux dents adjacentes à l’espace édenté, puis fixe sur ces dents préparées une structure composée de couronnes reliées entre elles. La dent manquante est ainsi remplacée par un élément intermédiaire (le pontique) qui s’appuie sur les dents voisines. Cette technique existe depuis des décennies et a fait ses preuves, avec une durée de vie moyenne de 10 à 15 ans1.

Qu’est-ce qu’un implant dentaire et en quoi diffère-t-il du bridge ?

L’implant dentaire adopte une approche radicalement différente : il remplace la dent dans sa globalité, racine comprise. Une vis en titane biocompatible est insérée chirurgicalement dans l’os de la mâchoire, où elle s’intègre peu à peu par un processus appelé ostéo-intégration. Cette racine artificielle sert ensuite de support à une couronne prothétique vissée ou scellée. Contrairement au bridge, l’implant fonctionne de manière totalement autonome, sans s’appuyer sur les dents adjacentes qu’il préserve intactes. Cette indépendance structurelle explique sa durée de vie potentiellement supérieure à 20-25 ans2, à condition d’un entretien rigoureux et d’une bonne santé bucco-dentaire.

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Tableau comparatif détaillé : bridge vs implant sur 8 critères essentiels

Passons maintenant aux données concrètes qui vous permettront d’évaluer objectivement ces deux options.

Comparaison technique, esthétique et fonctionnelle

CritèreBridgeImplant
Durabilité10-15 ans en moyenne20-25 ans voire plus
ConfortBon, mais sensation de « bloc »Excellent, sensation de dent naturelle
EsthétiqueTrès bon rendu, surtout céramiqueRendu optimal, émergence gingivale naturelle
Impact osseuxRésorption osseuse progressiveStimulation osseuse, préservation du volume
ProcédureNon chirurgicale, 2-3 séancesChirurgicale, plusieurs étapes sur 3-6 mois
Délais2-3 semaines3-6 mois (cicatrisation osseuse)
EntretienFil dentaire spécifique, hydropulseurBrossage standard, contrôles réguliers
RéversibilitéDents piliers définitivement modifiéesDépose possible, os préservé

Ce tableau révèle un constat : le bridge ou implant représente un compromis entre rapidité d’exécution et pérennité de la solution. Le bridge séduit par sa simplicité de mise en œuvre et son caractère non invasif, tandis que l’implant s’impose comme la solution biomimétique par excellence, reproduisant au plus près le fonctionnement d’une dent naturelle.

Coût initial vs coût total sur 20 ans

Coût initial vs coût total sur 20 ans

L’analyse financière bouleverse souvent les premières impressions. Un bridge dentaire de trois éléments (deux piliers et un pontique) coûte entre 800 € et 1500 € selon les matériaux et la région. À première vue, c’est nettement plus accessible qu’un implant dentaire facturé entre 1500 € et 2500 € pour une dent unique. Sauf que cette comparaison omet un paramètre déterminant : la durée de vie.

Sur une période de 20 ans, le bridge nécessitera probablement un remplacement, voire deux si vous êtes malchanceux ou si l’hygiène n’a pas été optimale. Ajoutez à cela le risque de complications sur les dents piliers (caries sous couronne, fractures, dévitalisation nécessaire) qui génèrent des coûts en plus. Au total, vous pouvez atteindre 2500 € à 3500 € sur deux décennies. L’implant, malgré son investissement initial plus lourd, maintient son intégrité sur la même période sans intervention majeure dans la majorité des cas, hormis un éventuel changement de couronne prothétique si nécessaire. Le point d’équilibre financier se situe en général autour de la dixième année : passé ce cap, l’implant devient l’option la plus économique à long terme. Cette réalité explique pourquoi de nombreux praticiens recommandent l’implant ou bridge en fonction de l’horizon temporel du patient.

Quelle solution choisir selon votre situation personnelle ?

Votre décision doit s’appuyer sur votre contexte bucco-dentaire spécifique, pas sur des généralités.

Vous avez une seule dent manquante avec dents adjacentes saines

C’est LE dilemme classique qui divise les praticiens. Vos dents voisines sont intactes, sans caries, sans restaurations volumineuses. Opter pour un bridge dentaire impose de les tailler, retirant environ 60 à 70% de leur structure pour permettre la pose des couronnes piliers. Cette mutilation irréversible transforme des dents saines en dents fragilisées, avec un risque accru de dévitalisation ultérieure. À l’inverse, l’implant dentaire préserve totalement ces dents adjacentes, mais nécessite une intervention chirurgicale et un délai de cicatrisation de plusieurs mois. Si votre budget le permet et que votre état de santé général autorise la chirurgie, l’implant s’impose logiquement pour cette configuration. Sacrifier deux dents saines pour en remplacer une seule relève d’une logique qui me semble discutable sur le plan biomédical, même si le bridge reste une solution parfaitement valide techniquement.

Vous avez plusieurs dents manquantes ou consécutives

Lorsque trois ou quatre dents consécutives manquent, l’équation change radicalement. Poser trois ou quatre implants individuels représente un investissement considérable (4500 € à 10000 €) et multiplie les actes chirurgicaux. Le bridge dentaire traditionnel retrouve alors toute sa pertinence, surtout si les dents piliers potentielles présentent déjà des restaurations ou nécessitent des couronnes. Une troisième voie mérite votre attention : le bridge sur implant dentaire. Cette technique hybride consiste à poser deux implants aux extrémités de la zone édentée, qui serviront de piliers à un bridge de plusieurs éléments. Vous combinez ainsi la stabilité et la préservation osseuse des implants avec l’économie d’un bridge pour les éléments intermédiaires. Cette solution représente souvent le meilleur rapport efficacité-coût pour remplacer trois dents ou plus, avec un investissement situé entre 3500 € et 6000 € selon les cas.

Votre volume osseux est insuffisant ou vous souffrez de parodontie

La qualité et la quantité d’os disponible conditionnent la faisabilité de l’implantation. Une résorption osseuse avancée, fréquente après plusieurs années d’édentation ou en cas de parodontie (maladie des gencives et de l’os), peut rendre la pose bridge dentaire plus accessible que l’implant. Les techniques de greffe osseuse existent et donnent de bons résultats, mais elles ajoutent plusieurs mois au traitement, des coûts en plus (500 € à 1500 €) et un inconfort post-opératoire. Dans ce contexte, le bridge contourne élégamment le problème en s’appuyant sur les dents existantes, sans nécessiter un volume osseux suffisant3. Attention : si la parodontie est active et non stabilisée, ni le bridge ni l’implant ne constituent des solutions viables. Un traitement parodontal préalable s’impose absolument.

Les coûts réels en 2025 : prix, remboursements et reste à charge

Parlons argent sans détour, parce que c’est souvent le nerf de la guerre dans ces décisions.

Fourchettes de prix détaillées par solution et par région

Type de prothèsePrix moyenRemboursement Sécurité socialeRemboursement mutuelle standardReste à charge
Bridge 3 éléments métal-céramique1200 €195,65 €300-500 €400-700 €
Bridge 3 éléments tout céramique1800 €195,65 €300-500 €1000-1300 €
Implant + pilier + couronne2000 €0 € (hors panier 100% Santé)200-400 €1400-1800 €
Bridge sur 2 implants (4 dents)5500 €195,65 €400-700 €4400-4900 €

Ces chiffres appellent plusieurs précisions. Les tarifs varient de façon significative selon les régions : comptez 20 à 30% de plus à Paris et dans les grandes métropoles. Les matériaux influencent également le coût final : un bridge tout céramique offre une esthétique supérieure mais coûte 40 à 50% plus cher qu’un bridge métal-céramique.

Voici la réalité qui fâche…

La Sécurité sociale rembourse de manière dérisoire les prothèses dentaires, avec une base de 195,65 € pour un bridge, soit environ 70% de cette base (137 € effectifs). Pour les implants, c’est encore plus brutal : aucun remboursement de base, sauf cas très spécifiques. Les mutuelles complètent partiellement, mais rarement au-delà de 400-500 € pour un bridge standard. Le dispositif 100% Santé a changé la donne pour les bridges depuis 2020, avec des paniers de soins intégralement remboursés pour certaines prothèses, mais les implants en restent largement exclus.

Stratégies pour optimiser la prise en charge financière

  • Dispositif 100% Santé : privilégiez les bridges et couronnes inclus dans ce panier pour un reste à charge zéro, sous réserve que votre mutuelle soit compatible (la plupart le sont depuis 2021)
  • Mutuelles spécialisées : certaines mutuelles proposent des forfaits dentaires renforcés avec des plafonds annuels de 1000 € à 1500 €, particulièrement intéressants si vous anticipez des soins prothétiques
  • Paiement échelonné : la quasi-totalité des cabinets dentaires acceptent des plans de paiement sur 6 à 24 mois sans frais, facilitant l’accès aux implants malgré leur coût initial
  • Cliniques à tarifs maîtrisés : les centres de santé dentaire mutualistes et certaines cliniques privées pratiquent des tarifs inférieurs de 20 à 40% aux moyennes nationales, sans compromis sur la qualité
  • Déduction fiscale : les frais dentaires non remboursés peuvent être déduits de vos impôts dans la limite des frais réels, option rarement exploitée mais potentiellement avantageuse pour les hauts revenus

Durabilité et entretien : anticiper le cycle de vie de votre prothèse

Maintenant que les aspects financiers sont clarifiés, intéressons-nous à la longévité réelle de ces dispositifs, car elle conditionne directement votre investissement sur le long terme.

Quelle est la durée de vie réelle d’un bridge et d’un implant ?

Les données cliniques actualisées nuancent sérieusement les discours commerciaux trop optimistes. Pour les bridges dentaires, les études de suivi à long terme montrent un taux de survie de 94% à 5 ans, qui chute à 85% à 10 ans et descend à 70-75% à 15 ans. Ces chiffres signifient qu’un bridge sur quatre nécessitera un remplacement ou une intervention majeure avant 15 ans. Les causes principales d’échec incluent les caries secondaires sur les dents piliers, les fractures de la structure prothétique, ou les problèmes parodontaux affectant les dents supports.

Les implants dentaires affichent des statistiques plus encourageantes : 95-97% de taux de succès à 10 ans, et environ 90-92% à 20 ans selon les études de référence. Attention, « succès » ne signifie pas absence totale d’intervention : la couronne prothétique peut nécessiter un remplacement tous les 10-15 ans, mais l’implant lui-même, s’il est bien intégré, reste fonctionnel plusieurs décennies. Les échecs surviennent principalement dans les deux premières années (défaut d’ostéo-intégration) ou à long terme en cas de péri-implantite (infection de l’os autour de l’implant), complication qui touche 10 à 15% des implants sur 15 ans.

Les gestes d’entretien quotidiens pour prolonger la longévité

Un bridge dentaire exige une hygiène méticuleuse, plus contraignante qu’avec des dents naturelles. Le passage du fil dentaire devient techniquement impossible de manière classique puisque les éléments sont solidaires. Vous devrez utiliser un fil dentaire spécifique appelé « super floss » ou un enfileur de fil pour nettoyer sous le pontique, là où les résidus alimentaires s’accumulent. L’hydropulseur devient votre meilleur allié, projetant un jet d’eau pulsé qui décolle avec efficacité les débris dans les zones difficiles d’accès. Un brossage après chaque repas n’est pas un luxe mais une nécessité pour éviter les caries sous couronne, souvent indétectables visuellement jusqu’à un stade avancé.

Pour les implants dentaires, l’entretien ressemble davantage à celui de dents naturelles, avec une vigilance particulière sur l’inflammation gingivale. Un brossage deux fois par jour avec une brosse souple, l’utilisation quotidienne de fil dentaire ou de brossettes interdentaires, et des détartrages professionnels tous les 6 mois constituent le minimum syndical. La péri-implantite, principale menace à long terme, résulte directement d’une hygiène insuffisante couplée à une inflammation chronique. Les signes d’alerte incluent un saignement gingival autour de l’implant, une rougeur persistante ou une mobilité inhabituelle. Dans tous les cas, un suivi régulier chez votre dentiste (au minimum annuel) permet de détecter précocement les complications et d’intervenir avant qu’elles ne compromettent votre prothèse.

Contre-indications et situations à risque pour chaque solution

Certaines conditions médicales ou situations cliniques rendent l’une ou l’autre option risquée, voire impossible.

Quand le bridge est déconseillé ou impossible ?

Le bridge dentaire repose littéralement sur les dents piliers, qui doivent présenter une solidité suffisante. Si les dents adjacentes à l’espace édenté sont elles-mêmes fragilisées par des caries volumineuses, des traitements endodontiques (dévitalisation) antérieurs avec des reconstitutions importantes, ou une mobilité due à une parodontite, elles ne pourront pas supporter la charge masticatoire d’un bridge. Une évaluation clinique et radiographique précise s’impose pour valider leur capacité de soutien. Par ailleurs, si l’espace à combler est trop large (plus de trois dents consécutives manquantes), la portée du bridge devient excessive et les contraintes mécaniques risquent de provoquer une fracture prématurée de la structure. Dans ce cas, un bridge sur implant dentaire ou plusieurs implants individuels constituent des alternatives plus fiables.

Quand l’implant dentaire présente des risques ou est contre-indiqué ?

L’implantologie n’est PAS une solution universelle, contrairement à ce que certains discours marketing laissent entendre. Plusieurs situations augmentent de façon significative les risques d’échec :

  • Insuffisance osseuse sévère : un volume osseux résiduel inférieur à 5-6 mm de hauteur ou 4-5 mm d’épaisseur compromet la stabilité de l’implant et nécessite des greffes osseuses préalables
  • Maladies systémiques : diabète mal équilibré (HbA1c > 8%), maladies auto-immunes sous traitement immunosuppresseur, insuffisance rénale sévère, troubles de la coagulation non contrôlés
  • Tabagisme actif : fumer plus de 10 cigarettes par jour multiplie par 2 à 3 le risque d’échec de l’ostéo-intégration et de complications infectieuses post-opératoires
  • Radiothérapie récente : une irradiation de la zone maxillo-faciale dans les 2-3 années précédentes altère la capacité de cicatrisation osseuse et contre-indique temporairement l’implantation
  • Ostéoporose sous traitement : les bisphosphonates (médicaments contre l’ostéoporose) peuvent provoquer une ostéonécrose de la mâchoire lors d’actes chirurgicaux, rendant l’implantation très risquée

Complications possibles et taux de réussite : faire un choix éclairé

Aucune intervention médicale n’est dénuée de risques, et les prothèses dentaires ne font pas exception.

Les risques spécifiques du bridge dentaire

La principale complication du bridge dentaire concerne la fragilisation progressive des dents piliers. Le taillage nécessaire pour poser les couronnes retire une quantité significative de tissu dentaire sain, réduisant mécaniquement la résistance de ces dents. Dans environ 15 à 20% des cas, une dent pilier initialement vivante nécessitera une dévitalisation dans les 5 à 10 ans suivant la pose du bridge, soit en raison d’une sensibilité persistante, soit suite à l’apparition d’une carie sous la couronne. Ces caries secondaires représentent un risque insidieux : elles se développent à l’interface entre la couronne et la dent naturelle, zone invisible à l’œil nu. Seules des radiographies régulières permettent leur détection précoce. Une fois installées, elles nécessitent souvent la dépose complète du bridge pour traiter la dent affectée, puis la confection d’un nouveau bridge, générant des coûts et un inconfort en plus. La prévention passe par une hygiène irréprochable et des contrôles professionnels semestriels minimum.

Les complications potentielles de l’implant dentaire

L’implant dentaire comporte des risques chirurgicaux immédiats et des complications à moyen-long terme. Dans la phase post-opératoire, les patients rencontrent fréquemment un œdème (gonflement) et des ecchymoses qui se résorbent en 7 à 10 jours, ainsi qu’une gêne douloureuse contrôlée par des antalgiques classiques. Les complications plus sérieuses incluent l’infection du site opératoire (2 à 3% des cas), gérable par antibiothérapie, et plus rarement des lésions nerveuses si l’implant est posé trop proche du nerf alvéolaire inférieur, provoquant une paresthésie (engourdissement) temporaire ou remarquablement permanente de la lèvre et du menton.

À moyen-long terme, l’échec d’ostéo-intégration survient dans 3 à 5% des cas, en général dans les 3 à 6 mois suivant la pose. L’implant reste mobile et doit être retiré, nécessitant une nouvelle tentative après cicatrisation osseuse. La péri-implantite constitue la menace principale sur la durée : cette inflammation de l’os péri-implantaire, équivalent de la parodontite pour les dents naturelles, touche 10 à 15% des implants après 10 ans. Elle résulte d’une accumulation bactérienne chronique et peut conduire à la perte de l’implant si elle n’est pas traitée précocement. Les facteurs de risque incluent le tabagisme, un antécédent de maladie parodontale, et surtout une hygiène bucco-dentaire insuffisante.

Cas pratiques : 4 profils de patients et leur choix personnalisé

Rien ne vaut des exemples concrets pour illustrer comment ces critères s’articulent dans des situations réelles.

Profil A : jeune adulte, dent unique, budget serré vs profil B : senior, édentation multiple, priorité confort

Profil A : jeune adulte, dent unique, budget serré vs profil B : senior, édentation multiple, priorité confort

Profil A : Mathieu, 28 ans, a perdu sa première molaire inférieure droite suite à une carie négligée. Ses dents adjacentes sont parfaitement saines, sans aucune restauration. Son budget limité (jeune actif, pas de mutuelle renforcée) l’oriente spontanément vers un bridge à 1200 €. Après discussion avec son praticien, il réalise qu’un bridge sacrifierait deux dents intactes, avec un risque de dévitalisation ultérieure et un remplacement probable avant ses 45 ans. Il opte finalement pour un implant dentaire à 1900 €, financé sur 18 mois sans frais. Deux ans plus tard, sa satisfaction est totale : zéro contrainte d’entretien spécifique, confort masticatoire optimal, et surtout ses dents voisines préservées. Le surcoût initial représentait finalement 700 € pour une solution définitive, soit moins de 40 € par mois sur son plan de financement. 😊

Profil B : Françoise, 67 ans, présente une édentation de quatre molaires consécutives en haut à gauche. Les deux dents encadrant cette zone portent déjà des couronnes anciennes. Son état de santé général est bon mais elle refuse catégoriquement toute chirurgie. Son budget est confortable grâce à une mutuelle senior performante. Le bridge dentaire de six éléments (deux piliers et quatre pontiques) s’impose naturellement, d’autant que les dents piliers nécessitaient de toute façon un renouvellement de leurs couronnes. Coût total : 2800 €, reste à charge après remboursements : 900 €. La pose s’est effectuée en trois semaines, sans aucun acte chirurgical. Deux ans plus tard, Françoise mastique normalement, son bridge est stable et esthétique. Elle aurait pu opter pour un bridge sur implant dentaire (deux implants aux extrémités), mais le surcoût de 2500 € et la perspective d’une double chirurgie ne justifiaient pas l’investissement à son âge.

Profil C : David, 45 ans, fumeur modéré (8 cigarettes/jour), a perdu deux incisives centrales supérieures dans un accident sportif. Zone ultra-visible, exigence esthétique maximale. Son dentiste lui déconseille formellement les implants en raison du tabagisme, qui multiplierait les risques d’échec. Un bridge de quatre éléments (deux piliers latéraux, deux pontiques centraux) offre une solution esthétique rapide et fiable. Le rendu en céramique stratifiée est bluffant, indétectable même de près. David a conscience que son bridge nécessitera probablement un remplacement dans 12-15 ans, mais cette solution lui évite d’arrêter de fumer (objectif qu’il n’est pas prêt à atteindre actuellement) tout en restaurant immédiatement son sourire.

Profil D : Sophie, 52 ans, édentée totale au maxillaire supérieur depuis 10 ans, porte un dentier amovible qu’elle supporte de plus en plus mal. Résorption osseuse modérée mais suffisante pour quatre implants. Elle choisit une solution hybride : quatre implants dentaires répartis sur l’arcade, supportant un bridge complet fixe de 12 dents. Cette technique « All-on-4 » combine la stabilité des implants avec l’économie d’un bridge complet. Investissement : 12000 €, mais transformation radicale de sa qualité de vie. Elle peut désormais manger normalement, sourire sans appréhension, et surtout elle a retrouvé une stimulation osseuse qui freine la résorption. Trois ans après, aucune complication, satisfaction totale.

Arbre décisionnel : 6 questions pour identifier la solution adaptée

Plutôt que de vous perdre dans des considérations théoriques, voici un outil pratique pour orienter votre choix.

Les critères objectifs pour orienter votre décision

Cet arbre décisionnel synthétise les principaux paramètres qui doivent guider votre réflexion :

flowchart TD
    A[Combien de dents manquantes ?] --> B{1 dent}
    A --> C{2-3 dents consécutives}
    A --> D{4+ dents ou édentation multiple}
    
    B --> E{Dents adjacentes saines ?}
    E -->|Oui| F{Budget > 1800€ ?}
    E -->|Non| G[Bridge recommandé]
    
    F -->|Oui| H{Volume osseux suffisant ?}
    F -->|Non| I[Bridge ou financement implant]
    
    H -->|Oui| J[Implant fortement recommandé]
    H -->|Non| K[Bridge ou greffe osseuse + implant]
    
    C --> L{Dents piliers disponibles ?}
    L -->|Oui| M{Budget > 3000€ ?}
    L -->|Non| N[Bridge sur 2 implants]
    
    M -->|Oui| O[Bridge sur implants optimal]
    M -->|Non| P[Bridge traditionnel]
    
    D --> Q{Volume osseux OK ?}
    Q -->|Oui| R[Bridge complet sur implants]
    Q -->|Non| S[Bridge traditionnel étendu ou prothèse amovible]

    classDef solution fill:#90EE90,stroke:#006400,color:black,stroke-width:2px;
    classDef question fill:#87CEEB,stroke:#00008B,color:black,stroke-width:2px;
    
    class J,K,G,I,N,O,P,R,S solution;
    class A,B,C,D,E,F,H,L,M,Q question;

Voici comment utiliser cet arbre décisionnel…

Commencez par le nombre de dents manquantes, critère fondamental qui conditionne la faisabilité technique des solutions. Pour une dent unique avec dents voisines intactes, l’implant s’impose logiquement si votre budget et votre volume osseux le permettent. Le bridge reste une option valide mais moins conservatrice. Pour deux à trois dents consécutives, le bridge sur implant dentaire représente souvent le meilleur compromis efficacité-coût. Au-delà de quatre dents, les solutions se complexifient et nécessitent une évaluation globale de votre arcade dentaire.

L’état des dents adjacentes constitue le second critère décisif : des dents saines plaident fortement pour l’implant afin de les préserver, tandis que des dents déjà couronnées ou restaurées peuvent parfaitement servir de piliers à un bridge sans perte supplémentaire de tissu dentaire. Le budget intervient évidemment, mais gardez en tête la perspective à 15-20 ans où l’implant devient souvent plus économique. Le volume osseux détermine la faisabilité immédiate de l’implantation ou la nécessité d’une greffe préalable, ajoutant délais et coûts.

Foire aux questions

Un diabète bien équilibré (HbA1c < 7%) ne contre-indique pas l’implantation, mais nécessite un suivi rigoureux et une cicatrisation surveillée. En revanche, un diabète mal contrôlé multiplie par trois les risques d’échec d’ostéo-intégration et doit être stabilisé avant toute chirurgie implantaire.

La réalisation complète d’un bridge nécessite en général deux à trois séances espacées de deux à trois semaines : préparation et empreintes lors de la première visite, essayage et ajustements lors de la seconde, puis scellement définitif. Un bridge provisoire est posé entre-temps pour protéger les dents taillées et maintenir l’esthétique.

Le descellement d’un bridge reste rare (moins de 5% des cas) mais peut survenir suite à une carie sous couronne, une fracture d’une dent pilier ou l’usure du ciment de scellement après plusieurs années. Un contrôle annuel permet de détecter précocement les signes de fragilisation et d’intervenir avant le descellement complet.

Une dent non remplacée entraîne peu à peu une résorption osseuse, un déplacement des dents adjacentes vers l’espace vide, et une modification de l’occlusion pouvant générer des troubles articulaires. Seules les dents de sagesse et certaines molaires isolées peuvent parfois rester non remplacées sans conséquences majeures, après évaluation par un praticien.

La Sécurité sociale ne rembourse pas les implants dentaires dans la majorité des cas, à l’exception de situations très spécifiques (agénésies dentaires multiples, pertes osseuses post-traumatiques). Les mutuelles proposent des forfaits variables en général compris entre 200 € et 500 € par implant selon les contrats.

Sources

  1. https://www.aetmgroupe.com/blog/implant/bridge-ou-implant-quelle-solution-dentaire-choisir/
  2. https://www.aetmgroupe.com/blog/implant/bridge-ou-implant-quelle-solution-dentaire-choisir/
  3. https://www.cabinetdentairevalpre.fr/details-implant+dentaire+ou+bridge+quelle+solution+privilegier+selon+votre+situation+bucco-dentaire-109.html

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